chronique écrite en 2010
Pour le jeune américain découvert il y a deux ans, l'heure du troisième album a déjà sonné. Un troisième opus souvent synonyme d'album important, les exemples sont nombreux et je n'en prendrais qu'un The Queen is dead. Ce choix n'est pas innocent car Splash a un petit côté Smiths sur certains de ses titres (As look over the city, This time is your time). Une petite évolution qui a peut-être pour cause que le Californien a déménagé en Angleterre (à Londres et non pas à Manchester). Le songwriter a toujours ce coté vintage qui fait que l’on imagine plus son album en vinyle qu’en CD : la pochette, le look de dandy mod, la production et évidemment la musique. Mais plus encore que ces deux précédents albums, l’Américain semble transporter avec lui une multitude de références qui ne l’écrasent pas.
Jay lui même parle de Splash comme la rencontre de Pavement et de Sonic Youth période Evol jouée à la manière de Siouxsie and the Banshees. Tout un programme. Chacun peut trouver d’autres filiations possibles. Pourtant, la musique de Jay ne ressemble à aucune en particulier ; c’est ce que l’on appelle un classique, non ? Les guitares sont jouées sèchement sans fioritures, les distorsions sont contenues, les nappes de claviers apportent un complément musical et Jay amène toujours ce grain de romantique sauvage dans une musique inventive avec ses petits moyens. L'Américain va toujours à l'essentiel et trouve l'air pop qui fait mouche (Dial my number et son piano guilleret). Rien de nouveau avec lui sauf que les morceaux se révèlent encore meilleurs. Jay n’en a cure : toujours pressé, il fait un album de 26’ (et rien à jeter) pour garder encore assez de jus pour une nouvelle sortie à la fin de l’année