Critique de Starfall par diegowar
Troisième album toujours dans la même veine. Les chansons se ressemblent, mais à petites doses ça reste sympa à mes oreilles. As Madness Took Me : 7 Starfall : 7 Calling My Name : 7 In Perfect...
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le 31 août 2014
Dragonland est un groupe essentiellement considéré comme étant une progéniture de Rhapsody. Il faut admettre que leur musque narrant une saga de Fantasy n'est pas si étrangère au célèbre combo italien. Toutefois, Dragonland a su se démarquer en restant fidèle sur un Power Metal assez éloigné des composition symphoniques et orchestrales qui firent la réputation de Rhapsody. Après deux albums, « The Battle of Ivory Plains » et « Holy War », tout deux salués par la critique et les fans, on aurait pu s'attendre à ce que le groupe continue sa carrière dans son même univers de Fantasy avec du matériel plus sophistiqué afin de l'approfondir encore plus. Mais non, le groupe a totalement changé de cap en quittant les rayons de la Fantasy pour ce tourner vers le milieu des étoiles et des luttes personnelles.
Starfall est le premier volet de ce nouveau cycle proposé par Dragonland. Comme précisé en introduction, on délaisse les terres féeriques de la Terre des Dragons pour se tourner vers des thématiques plus terre à terre tout en restant sur un Power Metal très fidèle à ce que le groupe a déjà proposé : Une musique puissante, aux riffs effrénés et au chant peint par une myriade d'émotions. Le disque s'ouvre directement, sans introduction à l'inverse de ses prédécesseurs, avec le morceau « As Darkness Took Me » qui évoque la peur de perdre le contrôle de nos propres actes. Le titre est très caractéristique de ce qu'a l'habitude de proposer le groupe, un Power Metal énergique, aux riffs de guitare entraînants avec une basse et une batterie maintenant un rythme sulfureux, le tout sublimé par un chant puissant nous proposant un refrain fabuleux et énergique. Le morceau, sans qu'il soit une surprise et nous laisse une sensation de Déjà Vu chez Dragonland ainsi que chez d'autres groupes de Power Metal, n'en demeure pas moins excellent et très agréable à l'écoute. Arrive ensuite le morceau éponyme de l'album, « Starfall » est un morceau un peu plus calme que le précédent. Le chant est particulièrement mis en avant et n'a pas de peine à nous emmener vers les étoiles, comme toujours, Jonas fait un sans faute malgré la timidité des instruments qui perdent leur frénésie tout en gardant un rythme efficace. « Starfall » est un titre qui se laisse mener par les mélodies joyeuses du synthé malgré la perte de vitesse du reste de l'instrumental.
On passe ensuite sur un « Calling My Name » au rythme plus posé, mais à la composition plus narrative et travaillée. Le titre évoque un mystérieux paysage désolé où des âmes en perdition errent dans une lourde solitude. Le morceau est très réussi notamment grâce à la théâtralité instrumentale, chaque instrument trouve son rôle à jouer et la mélancolie qui se reflète à travers le chant nous dépeint avec brio un monde dévasté sur lequel vagabondent de mystérieux êtres solitaires. Toutefois, les deux prochains morceaux se perdent dans une certaine répétitivité. La composition musicale place l'ensemble des instruments sur le même plan et nous laisse, pendant dix minutes, avec la crainte d'une lassitude tant le groupe demeure sur sa même recette déjà exploitée auparavant.
Mais c'est là qu'intervient le titre « The Shore of Our Land ». Ce fabuleux morceau permet à Dragonland de sortir de la solitude de sa recette créative, d'avoir l'ambition de se concentrer sur d'autres horizons et d'avoir l'effort de parvenir à des résultats nouveaux. « The Shore of Our Land » narre l'histoire d'une femme d'aventurier viking patientant le retour de son amour parti piller et ramener des richesses des rivages lointains. Les souffrances que provoquent les raids vikings, autre que les victimes aux rivages d'Europe, il y a aussi celles et ceux qui souffrent de la pauvreté et de l'amour lointain sur les terres scandinaves. Un sujet qui parle fort à Dragonland étant donné ses origines suédoises, et autant vous dire que le groupe y a mis tout son potentiel, voire plus ! Il n'y a qu'à voir au niveau des textes : les paroles en soi ne tiennent que sur la moitié d'une page du livret, par contre, pour le reste des textes narratifs, on finit sur du recto-verso ! Musicalement, le titre s'affiche comme une musique profonde, émotionnelle, énergique et puissante. Sublimement assistée par le chant lyrique merveilleux de Johanna Andersson, « The Shore of Our Land » est une fresque épique magistrale rendant fièrement hommage aux natifs vikings de Högundir (fjord où se déroule notre histoire). Riffs colériques, batterie dessinant un rythme fort et épique, basse maintenant une fureur effrénée tout en prenant ses pauses aux passages narratifs et immersifs, le tout marié à un chant si émotionnel, si puissant, si ambitieux et guerrier ! « The Shore of Our Land » est une chanson d'amour lointain illustrée par une composition musicale magistrale, épique et sensationnelle. Dragonland, sur ce disque, montre qu'ils en ont clairement dans le ventre, et Mes Dieux ! quel bonheur !
La suite des festivités continue avec deux titres similaires, « The Returning » et « To The End of the World », mais proposant une férocité épique plutôt surprenante chez Dragonland, qui avaient l'habitude de nous proposer des musiques certes épiques mais sans qu'elles ne tâtent l'agressivité. Puis arrive leur grande histoire : celle de la malédiction du Prince Qa'a.
Titrée « The Book of Shadows », l'histoire de la Malédiction du Prince Qa'a se poursuit sur les trois derniers morceaux du disque. La partie I et III sont instrumentales, et bien qu'elles soient courtes, elles parviennent à peindre une ambiance cinématographique très digne de l'histoire que le groupe veut nous raconter. L'histoire est identique à celle du film « La Momie » : Un professeur de l'Université d'Oxford découvre un mystérieux ouvrage ancestral bien caché dans la bibliothèque de l'Université. Cet ouvrage est le Livre des Ombres, un codex de l'Egypte Antique renfermant, dit-on, les secrets de la malédiction du Prince Qa'a. Ce dernier a été enterré vivant avec sa bien-aimée pour avoir tenté de renverser le trône, et bien entendu, il a prophétisé son retour en promettant un lourd fléau vengeur sur l'humanité. Et forcément, le professeur traduit le codex et le lit seul à haute voix (personne ne fait ça...) ce qui réveille la malédiction et plonge l'humanité dans une crise mondiale. Les trois chapitres froment une seule musique. L'aspect narratif est interprétée uniquement par les instruments, il n'y a pas de narrateur. Passant par plusieurs facettes émotionnelles et énergiques, tantôt épique, tantôt mélancolique, ce long morceau en trois actes achève l'album avec une musique profondément inspirée et fidèle à l'histoire que le groupe nous propose. Dragonland ne lésine pas sur les moyens en utilisant des sonorités et instruments inédits à ce qu'ils ont l'habitude de proposer afin de nous instaurer une ambiance cinématographique immersive, le tout en restant fidèle aux codes musicaux du Power Metal.
Starfall est un album absolument admirable dans la carrière de Dragonland. Après deux premiers disques similaires mais très réussis, le groupe renouvelle sa recette en explorant de nouveaux horizons tout en restant fidèle à lui-même. Starfall est un paysage coloré inspirant et énergique, l'album nous transporte dans une palette d'émotions variées ainsi que dans plusieurs univers musicaux et lyriques enchanteurs, mélancoliques et curieux. Starfall est une étoile filante dans la discographie du groupe, à nous de faire le vœu que Dragonland continue à lever les yeux sur sa voûte céleste afin de continuer à suivre son bon chemin.
Créée
le 24 mai 2023
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