Starfighters
Starfighters

Album de Starfighters (1981)

Formé fin 1979 à Birmingham sous le nom de Savage par Stevie Young et Spencer Scrannage, le groupe change rapidement de chanteur et de patronyme pour enregistrer le 45T « Heaven and Hell »/« I'm Falling » sur le label Motor City Rhythm Records. Starfighters est ensuite signé par Jive Records et enregistre un premier album de hard rock chaud, teinté de boogie, dont les morceaux sont propulsés par des riffs épais. Durant cette période, le groupe ouvre pour AC/DC sur la tournée Back in Black. Le neveu Stevie Young y rejoint donc ses oncles Angus et Malcolm. Même si Starfighters semble plus proche de Rose Tattoo, la proximité musicale avec AC/DC est assez étroite.
Fort de cette expérience et de cette petite notoriété, l’album sort dans de bonnes conditions et reçoit un bon accueil critique et enthousiasme les amateurs de grosses guitares et de voix puissante. Dès « Alley Cat Blues », les Anglais donnent le ton en nous assénant un mid-tempo gorgé de feeling, porté par le chant de Steve Burton et par le riff très australien de Stevie Young. Plus rapide, « Devil’s Driving » est taillé pour la scène et pour conduire les fans à secouer la tête en cadence. Ce hard rock joue dans le jardin de Rose Tattoo, mais pas autant que le punk rock « Don’t Touch Me » qui emporte tout sur son passage grâce à sa fougue et à la gouaille de Steve Burton. Les influences australiennes sont nombreuses, car c’est du côté de The Angels que nous emmène le bouillant « Eyes Tellin' You » et le plus fin « Silver Lady » dont la montée en puissance est savamment distillée par des guitares insidieuses. On retrouve même un mélange de ces trois grands sur « Killing Time » qui est un peu le « Ride On » ou le « The Butcher And Fast Eddy » de ces Anglais, avec son rythme lancinant, ses riffs blues et le chant narré de Burton.
Mais Starfighters lorgne également vers l’Amérique, avec ses touches de country dans « Trigger Happy », ses airs de southern rock et de proto-punk sur le superbe « Power Crazy » qui évoque par moments Molly Hatchet sur ses couplets et les MC5 sur le refrain. Etrange mélange qui fonctionne néanmoins. Le blues n’est d’ailleurs jamais loin, comme en atteste le poignant « Help Me » au beau refrain ou le nuancé « Night After Night » dont l’urgence conduit même la voix de Steve Burton à dérailler à plusieurs reprises. Les guitares y sont émouvantes, même si aucun des deux guitaristes n’est réellement un soliste accompli. La production de Tony Platt, parfaitement adaptée à ce style, porte l’album d’un bout à l’autre, avec suffisamment d’écho sur la voix de Steve Burton pour y apporter la profondeur nécessaire.
Cette très bonne mise en bouche sera suivie d’un second album deux ans plus tard. Placé sous de bons auspices, cet album fait parler de lui, notamment « Alley Cat Blues » qui passe même dans les émissions spécialisées à l’époque. Un EP trois titres sort à cette époque, contenant « Alley Cat Blues », « Don't Touch Me » et l’inédit « Rock’ em Dead », un rock vitaminé à la Rose Tattoo.

DenisLabbe
7
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le 11 sept. 2020

Critique lue 154 fois

Denis Labbe

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