Première partie de la tournée Low, future signature de Sub Pop, bénéficiant d’ores et déjà de l’apport vocal de Laura et Meg Baird d’Espers, Death Vessel sent déjà le next big thing. N’exagérons pas non plus, il s’agit de folk et non de RnB. Le projet musical ne dépassera pas le seuil des initiés mais par ses temps où Devendra Banhart truste les couv’ ou Joanna Newsom devient une artiste culte, on a bon espoir pour Death Vessel. Derrière le pseudo, comme souvent, ne se cache qu’un seul homme et unique songwriter donnant le la à un joyeuse petite troupe. Joel Thibodeau, un Américain né à Berlin avant le chute du mur. Depuis, le songwriter est retourné aux Etats-Unis pour retrouver une culture qu’il n’avait probablement jamais quitté. Contrairement à d’autres, Death Vessel fait le plus souvent dans le classique. Un peu trop peut-être…
La musique est bâtie autour d’une guitare acoustique chevrotante mais elle peut se muer en orchestre brinquebalant, avec force violon et guitare électrique de foire aux bétails (break in the empress crown). Thibodeau utilise pleinement son organe vocal tout à fait particulier car haut perché, parfois pur comme du cristal, parfois plus chevrotant. Cette voix est tellement androgyne que l’on ne distingue pas les moments où Thibodeau chante et les moments où les sœurs Baird prennent le relais. A moins, qu’il soit tous ensemble (later in life lift). L’album est étonnant car en fin comme si son créateur en avait marre de caresser dans le sens du poil la tradition américaine, il s’en détache sur ces deux derniers morceaux : Deep in the horchata à la rythmique syncopée et aux guitares électriques impressionnistes ; White mole un peu lunaire comme du Sigur Ros du Far West. Ce dernier baroud d’honneur montre de quoi est capable Death Vessel. Le songwriter n’a pas encore donné son meilleur.