Dieu que ce disque m’aura posé problème ! Exemple d’élégance folk et de force tranquille ou pop un peu soupe figée dans le formol des années 70 ? En fait, Greenshape alias Régis Israel, c’est un peu tout ça : un songwriter de talent mais qui évoque aussi Neil Diamond ou Elton John (sur le sirupeux Chloe ‘s house). En tout cas, le Français nous rappelle que l’équilibre est fragile entre écriture fine et composition fadasse , a fortiori quand on choisit d’arranger son disque de manière très classique, avec cordes, piano électrique et guitares légères. Greenshape joue parfois trop sur cet emballage classieux et ses propres qualités naturelles et se laisse aller à des mélodies un peu faciles (à l’image du single Feel Better ou de Pound after sound, sorte de Cocoon bis). Rien n’est simple et même certains titres, qui partent dans le convenu d’un James Blunt, trouvent de jolis détours qui arriveraient presque à nous retourner (Please). Quelques bons moments entre rêverie mélancolique et harmonie folk prouvent en tout cas que le Français est capable de bien meilleur s’il se donnait la peine de se la jouer moins facile (Everglades ou When).