Titre n° 3 Merry dance - 3'55, Diving with Andy donne peut-être là une des clefs pour comprendre son univers. La référence à John Barry et au célèbre thème de 007 est pour le moins appuyée. Et si Diving with Andy avait le désir secret de vivre dans un film de James Bond ? Attention, pas n'importe lequel, un de ceux incarnés par Sean Connery dans ces années 60 si chère au trio français. Diving with Andy traverse donc sa musique avec la même classe et élégance que le célèbre agent secret : comme une descente en ski chaloupée, où même poursuivi par des tueurs, il reste impeccable dans sa tenue aux couleurs saturée, arborant teint et coiffure parfaite. Comme une entrée dans une party où le charismatique héros, cocktail à la main et attitude distante, voit toute l'honorable assemblée s'écarter à son passage. Comme une arrivée dans un hôtel de luxe d'un pays exotique - le Brésil au hasard - dans une voiture sport en écran large et technicolor. Revenons sur Terre, Kate Weal, Johnny Call & Mr Rose et Merry dance sont à proprement parlés les seuls titres James Bond-ien de Sugar Sugar mais chaque titre a la volonté d'être parfaitement mis, formellement chiadé, mélodiquement raffiné, à l'instar de 007. Un souci du détail un peu d'un autre âge - quand l'heure semble plutôt à l' urgence et à la recherche de plaisirs immédiats - mais dont le trio s'acquitte avec bonheur.
Dans sa recherche de la pop song parfaite et éternelle, Diving with Andy ne manque pas d'atouts avec Juliette Paquereau, peut-être la meilleure chanteuse actuelle dans ce registre de conteuse pop folk : ses accents Suzanne Vega font mouche et ajoutent une heureuse mélancolie à ces titres ouvragés. Il y a aussi Remy Galichet, l'arrangeur de cordes qui monte, enrobant chaque morceau de violon, violoncelle avec l'équilibre nécessaire pour que l'excédent de sucre n'envahisse de trop la musique. Les titres restent légers et parfois joliment bucoliques (You don't have to cry). Diving with Andy ne fait pas de distingo entre les références honorables (The Left Bank, Crosby, Stills, Nash and Young) et celles plus honteuses, car naturellement assimilées à de la variété, comme les Carpenters ou Burt Bacharach, mais au final incontournables. DWA ne prend que la substantifique moelle de ces artistes et leur rend hommage avec des mélodies impeccables. DWA nous ferait presque revoir nos classiques. Comme James Bond, revenons-y, il émane donc de cet album - comme de son prédécesseur - l'affirmation d'un art populaire, non prise de tête pour deux sous, mais réalisés avec le plus grand soin. Un petit bonheur à siroter longtemps