Le temps ne semble avoir aucune prise sur Mosquitos. Il faut dire que leur musique hors du temps ressemble à l’utopie d’une vague ensoleillée qui vous évacuerait tous vos soucis en 15 vignettes courtes mais étonnamment séduisantes. On avait connu le groupe New Yorkais emmené par sa chanteuse Brésilienne, Juju Stulbach, l’année dernière avec un album entre bossa et pop, un peu comme la rencontre idyllique de Papas Fritas et de Bebel Gilberto. Peut-être plus harmoniquement et authentiquement pop et américain dans son essence que son prédécesseur, Sunshine Barato bénéficie toujours d’un double langage (anglais et portugais), avec donc cette langue maternelle de Juju qui donne tout de suite sensualité et velouté aux mélodies. En dépit de son nom que l’on pourrait traduire par « soleil à bon marché », l’album ne joue pas non plus dans la facilité d’un exotisme naturellement séduisant (Avocado tombe dans cet écueil) mais mêle les deux univers avec une réelle subtilité. Souvent délicieusement nonchalant, épisodiquement plus accrocheur (Domesticado) ou diablement efficace (le tube Shooting stars) ; Sunshine barato ne vient que confirmer l’incible charme des Mosquitos, un groupe qui vous pique au cœur.