Heureux qui, comme takeshi29, a fait un beau voyage
Le revival 70's actuel commence gentiment à me saoûler mais quand on tombe sur un truc comme Orval Carlos Sibelius, on ne peut que baisser les armes et se laisser faire.
Il convient d'aborder ce "Super Forma" comme il se doit, tous les sens bien en éveil. Si le terme easy-listening existe, on peut alors parler ici de hardy-listening tant l'univers richissime et même complexe d'Axel Monneau ne s'apprivoise qu'après de nombreuses écoutes.
Ce parisien ne se considère pas comme un musicien professionnel, il est avant tout projectionniste et il nous invite dans un sacré film, "Super Forma" prenant la forme d'un péplum. Film qui a d'ailleurs bien failli ne jamais sortir : 2 ans d'enregistrement, un ingénieur du son qui jette l'éponge épuisé, et Axel Monneau lui-même qui abandonne le projet et enregistre un autre album, "Recovery tapes" *, avant de finalement revenir achever cet objet maudit.
Et aujourd'hui ce sont nos oreilles qui le remercient d'avoir persévéré car le résultat est grandiose.
On accède à la planète Super Forma à bord d'un vaisseau nommé "Sonho de Songes", et à peine atterri on y rencontre les Beach Boys ( "Desintegração" : http://youtu.be/tFw5j5Lva6I et "Asteroids" : http://youtu.be/HIUGhSiKyd8 ) avant de flirter durant 6 minutes avec les Floyd et les Beatles ( "Spinning round" : http://youtu.be/xhPMjr_TOJk ).
Une nappe hippie, synthétique et hypnothique ( "Super Data" ) nous enveloppe et nous accompagne jusqu'à la station suivante, "Bells", berceuse délicieusement psychédélique : http://youtu.be/zkoP18R24p8
Puis vient le calme avant la tempête, le tout en l'espace des 8 minutes d'un "Archipel Celesta" ébouriffant.
Entrent ensuite deux charmantes hôtesses, aux doux noms de "Cafuron" et "Huong", qui vous font pedre la tête. Les coquines nous ont probablement glissé quelques substances illicites dans les cocktails qu'elles viennent de nous offrir.
Encore groggy, nous parvenons avec peine à rejoindre "Good remake" ( http://youtu.be/v1-jJ2TIxlI ) qui se charge bien vite de nous rappeler la féérie de notre périple.
Le voyage va bientôt prendre fin mais notre hôte est poli et ne nous pousse pas vers la sortie, non, il nous offre les 15 minutes d'un "Burundi" oriental pour nous permettre de retrouver le plancher des vaches en douceur.
On regarde alors Super Forma s'éloigner avec en tête des tonnes de souvenirs, et une certitude, celle qu'on ne mettra pas bien longtemps avant d'y retourner, avec la tentation cette fois de prendre un billet aller sans retour...
* http://www.senscritique.com/album/Recovery_Tapes/critique/23862579