Avec le succès de Yelle, les filles coquines se trémoussant sur de l’électro minimaliste vont avoir la cote. Prototypes pourra mettre en avant son antériorité. D’autant plus si l’on se rappelle de Bosco, le précédent groupe de Stéphane Bodin et François Marché, avant qu’ils ne rencontrent Isabelle Le Doussal, leur chipie à eux. Depuis, le trio a ses fans des deux côtés de l’Atlantique. Synthétique ne joue pas la carte de la révolution dans la discographie de Prototypes. Mais en comparaison de l’inoffensive Yelle, on revoit carrément à la hausse l’alchimie électro-rock, sulfureusement insouciante de Prototypes. La production joue la carte du gros son. C’est du lourd, le genre qui sort de baffles en foutant des baffes et qui remplit aussitôt l’espace.
De côté-là, Synthétique, encore plus que ces prédécesseurs, est du niveau de Production de Mirwais (Madonna va-t-elle craquer ?). D’ailleurs synthétique ne ressemblerait-il pas à Miss you remixé par le Français ? Des guitares rock décadentes (Blondie), des gimmicks pop bubblegum (Something rappelant l’électro ludique de Jacno), un esprit 80’s…Prototypes c’est plus que jamais les Stinky toys et Ellie et Jacno dans un seul et même groupe. Avec une hésitation constante entre faire des popsongs non domestiquées sur des textes de lolita sexuée et faire danser dans une joie primale de bouger son corps. A moins que Prototypes n’ait comme but ultime de réconcilier les branchés et les bœufs. Plus que jamais, ils peuvent réussir.