Vous êtes vous déjà posés la question : le terme « variété » n’est-il pas très mal trouvé pour désigner la Variété ? Limite mensonger car il n’y a rien de moins varié que la Variété : de Céline Dion à Patrick Fiori, c’est soupe à tous les étages. Avec Thierry Bellia et son projet Variety Lab, on a bel et bien affaire à un vrai album de variété, riche de différents ingrédients –variés donc. Le transfuge d’Orwell, emmenant dans son sillage Jérôme Didelot – leader du même groupe – avait déjà sorti en 2003 un premier album aux singles aussi périssables qu’efficaces (Slogan, London in the rain). Ils reviennent acoquinés avec Alexandre Longo de Cascadeur pour un album à la touche Lab (comprendre « usant de sons électroniques et de claviers dignes du professeur Maboulette) et plus varié que jamais. Le bien-nommé team up fait en effet appel à toute une équipe de chanteurs et chanteuses, venus ici faire coucou et chantés sur un titre. Voire plus. C’est le cas de David Bartholomé de Sharko, intervenant pas moins de trois fois notamment sur la bombe dancefloor New Order meets disco (We should be dancing) et le nonchalant Mireia. Rarement rock (l’appuyé Not enough), parfois blackmusic (Soda pop confusion enfile le chapeau de Jamiroquai et Let’s boogie chanté par Lisa Kekaula des Bellrays, les lunettes de Stevie Wonder)
mais toujours pop, Team up est comme les films à sketches, un peu inégal mais fort de quelques bonnes surprises : We should be dancing, déjà cité, dont on ne répétera jamais assez l’impact tubesque, This parade qui détend le tapis rouge pour la douce Lily Frost (qui vient de sortir son premier album). Is this the last time ressuscite – artistiquement s’entend - le vétéran Donovan (pour un résultat disco-folk proche de la collaboration Johan Asherton et Ginger Ale). Et Mona Soyoc de Kas Product n’a jamais été aussi à la fête depuis sa participation à Zend Avesta : le morceau, Money (that’s what I want) est un poil crispant mais qu’il est plaisant de découvrir la ténébreuse Mona sous un jour beaucoup plus léger et solaire. Certains titres sont un peu téléphonés comme Which way to go (pop ultra bright et voix vocodée) mais Variety lab arrive à trouver un idée sur les choeurs qui sauvent le morceau de l'évidence. Dernier titre de l’album, love is the bird passe comme un mirage. Le titre est d’ailleurs symptomatique de l’esprit de Variety Lab : Yael Naim donne sa version d’un titre d’abord démo de Variety Lab, passé ensuite entre les mains de Cascadeur pour finir sur un album de Sharko. Ouf ! Un vrai travail d’équipe et de partage. Team up est donc un vrai album de variété qui vous fait passer un agréable moment sans avoir la prétention de changer votre vie. Déjà en soi un but estimable.