Depuis Rythmeen (1996), sans doute leur dernier grand disque, les ZZ Top ont alourdi, saturé leur son dans des proportions monstrueuses ; surtout quand on sait ce que les années 80 et 90 ont bariolé leur musique de façon outrageusement flashy. Leur rock texan est devenu aussi gras que la barbe de Gibbons et Hill sont longues.

Jusqu’à ce disque solo du leader Billy F. Gibbons qui, sous couvert de revenir aux origines (le blues est sa principale influence), souligne surtout le talent incomparable de ce guitariste hors-pair pour triturer sa six-cordes et torturer ses amplis : mon Dieu mais quel son dantesque ! Ce n’est plus du blues qu’on écoute, mais une forme de doom qui reprendrait des standards américains des années 50.

L’ensemble est d’une puissance hors du commun venant de la part d’un musicien de bientôt 70 ans (la frappe du batteur est colossale, la basse, sale à souhait), et on se réjouit que Gibbons ait laissé autant de latitude à James Harman, harmoniciste hors-pair, qui n’hésite pas à voler la vedette du vieux barbu en matière de solos.

Francois-Corda
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le 19 déc. 2018

Modifiée

le 11 juin 2024

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François Lam

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