Tamara Williamson a un talent énorme dont nous découvrons l’étendu album après album. Pour son 5e album, elle nous propose un concept pas banal. Elle reprend quelques-unes de ses improvisations scéniques datant de 1995 à 1995. Rien de se perd tout se transforme comme dirait l’autre. Encore faut-il retravailler ce matériau brut de manière intelligente et sensible. Tamara le fait dans un album retraçant l’histoire vécue de son père parti sur un bateau et devenu roi d’une île paradisiaque. Plus que les voiles de l’aventure, Tamara fait ici souffler un vent d’onirisme. Musique poétique et ornementale, intrinsèquement mélancolique, The Boat est aussi une œuvre envoûtante, on pourrait même dire enivrante comme les effets d’un abus d’absinthe. The boat n’est pourtant jamais qu’un disque vainement décoratif, remarquable seulement par son instrumentation luxuriante qui greffent samples, cordes, piano et guitare. Tamara mettant du cœur et des tripes dans sa musique de sirène. Un peu comme Shannon Wright égarée dans le monde merveilleux de Stina Nordenstam ou Bjork. The journey, et son florilège de claviers morriconne-iens et de trompettes Calexico-iennes, est même une tempête passionnelle que Tamara semble vivre de plus profond de son être. Bel album, idéal compagnon pour une ballade nocturne au bord de mer