The Common Station
The Common Station

Album de Shine (2007)

« Your music is great, wonderful in every way ». Cette phrase de Paul Godfrey de Morcheeba, c’est sûr les Parisiens de Shine, la mette en avant comme un trophée , comme la preuve de la qualité de leur musique. Shine aurait tort de se priver d’un tel encouragement, d’autant plus que l’on comprend Godfrey et l’on comprend pourquoi un des Morcheeba a aimé à ce point Shine. La musique du groupe rayonne (le nom est bien choisi), la voix de Hanane Laraki, souvent proche de celle de Skye a des accents de velours. Il est amusant de noter que quand la jeune femme chante en français, elle se rapproche de la candeur d’Emilie Simon et traîne ses camarades musiciens dans l’univers onirique de la Française (Comme si l’amour). Plus généralement, la musique apporte son esprit soul à une pop mélodiquement au-dessus de tout soupçon ou à un trip hop mélancolique à souhait mais jamais froid. Aux machines, le quatuor préfère la chair de vrais instruments, un parti pris qui, s’il n’est pas obligatoire, leur va parfaitement. A telle enseigne que l’on aurait tendance à trouver la boîte à rythme de daylight un peu cliché. Cette vision d’arrangements plutôt acoustiques et électriques les rapproche de Morcheeba et les éloigne un peu de Zero 7, même si les deux groupes, chacun d’un côté du Channel, tisse parfois le même genre d’ambiances (Shine a d’ailleurs joué à Londres en première partie de Sia, la voix de Zero 7, et ce n’est pas par hasard). Shine a parfois un côté feutré et jazzy (avec Guillaume Simon abandonnant son Rhodes pour un saxophone), sur les traces de Sade mais en gardant toujours la substance nécessaire pour n’être qu’une musique agréable et caressante de thé dansant. La musique en devient presque troublante et nous fait tomber dans une nouvelle dimension faîte de sensualité et de volupté. Shine semble avoir atteint sa plénitude dès ce premier album longuement mûri. A se demander jusqu’où nos petits français pourront aller. A conquérir l’Europe et même plus loin ? A noter qu’un titre plus proche de Keren Ann a été écrit par Nicolas Falez le leader de Superflu (Ceux qui partent) et que Robin Canac (guitariste d’Olivia Ruiz) et Hugo Cechsoz (Eiffel) participent aussi à l’album. Comme si le premier voulait être en vacances de folk dépressif, le deuxième de rock réaliste et le troisième de rock bourrin. La musique de Shine est donc attirante dans les tous les sens du terme.

denizor
7
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le 21 sept. 2015

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