On reconnaît la grandeur d'un groupe à ce qui est censé être leurs œuvres mineures. Pour Lambchop et son songwriter de génie, Kurt Wagner, la vérification tiendra dans cette compilation de raretés et de faces B, le genre d'initiative qui, chez un groupe moyen ou juste bon, n'est appréciable que par les fans. Avec Lambchop, cela devient une véritable caverne d'Ali-baba. Cette compile met encore plus en lumière le vaste projet de Kurt Wagner : utiliser la country-folk américaine comme camp de base pour explorer différentes directions musicales. Lambchop triture, malmène la tradition pour faire naître de ce mauvais traitement ou de simples indélicatesses une vraie musique personnelle. Cela peut de quelques sons dissonants au milieu d'un songwriting généreux (Soaky in the pepper) à une destructuration totale (accessoirement pastiche de Blue Monday) sur l'expérimental Two Kittens don't make a puppy. Les deux titres débutent le disque comme pour montrer le large éventail ou nous dire le déclin de la civilisation Country-western est diversement avancé. A partir de là, Lambchop fait varier son curseur, vers plus de noise (Nine), vers plus de crooner 60's (Cigaretttiquette), plus de soul (Moody fucker). Vous en connaissez beaucoup qui peuvent être à la fois Lou Reed, Otis Reading, Franck Black, Johnny Cash, Stuart Staples ou Nat King Cole. Chaque titre est une découverte par rapport au précédent et une nouvelle pièce à conviction à mettre au dossier : rien ne ressemble au protéïforme Lambchop.
Indispensable.