Ecouter ce premier album de Early Years, c’est un peu comme visiter l’oncle José. Un endroit qui sent un peu le renfermé et l’odeur de clopes mais on l’on vous fera découvrir quelques bons vieux vinyls de derrière les fagots. C’est évident que la culture musicale de Early years est nettement plus étendue que celle de Pete Doherty et que fort de ce bagage, ce trio londonien sait la puissance d’une musique va au délà de la pose junkie et du riff rock’n roll. Leurs trucs à eux c’est plutôt le krautrock, psychédélisme allemand pour animal à sang froid, et le shoegazing version Ride où derrière la mèche de cheveux et les voix innocentes, peut poindre et s’installer un mur du son de guitares.
Ces tendances musicales ont depuis servi de maître-étalon à divers entités post-rock mais Early years préfère évoquer les précurseurs. Il en a la dynamique noise (Musik der frühen jahre, so far gone) et l’attitude vaguement détaché. Avec eux, le babacool devient vite supersonique. Ce qui n’exclut quelques belles mélodies vocales douces et aérées et même la possibilité de pondre un hit new wave, mi abrasif mi arty, comme la rencontre entre Interpol et Modern English (The simple solution). Le groupe évite parfois de justesse les attaques, plus pompières que guerrières. Mais que voulez-vous, ce groupe a aussi de la fougue, celle de leur jeunesse. A découvrir et à apprécier