Que voulez-vous, on a toujours tendance à chercher par dessus tout les nouveaux artistes ? Les bons cela va s'en dire, on craque donc sur les nouvelles chanteuses folk comme Laura Veirs, Joanna Newsom, Nina Nastasia…et on oublierait presque les monstres sacrés. Prenez Rickie Lee Jones, l'auteur d'un des classiques du folk US Pirates (en 1981), elle n'a jamais vraiment arrêté de sortir des albums mais à trop vouloir traquer la nouveauté, on l'avait presque oubliée. Mais on peut compter parfois sur une personne bienveillante ou même la Providence pour vous éclairez à nouveau…La lumière est donc venue de The evening of my best day. La voix de petite fille à l'innocence préservée de Rickie est intacte, le talent aussi…Avec le temps, elle aura su construire une musique bien à elle débordant du cadre folk (qu'elle avait permis de rajeunir à la fin des années 70). Jazz cool (Ugly man, superbe début), blues (tell somebody, mink coat…), Rickie n'en a cure, l'exigence de ses compositions, l'excellence de ses musiciens permet d'atteindre, quelque soit le genre, une fluidité sans pareil. On se laisse submerger par A tree in Allenford, on rend les armes face à It takes you there, on retrouve la grâce derrière la simplicité apparente (Second chance) et puis il y a Sailor song, un titre qui nous laisse coi. L' émotion intérieure est à son paroxysme, les embruns caressent notre visage. La conscience politique en plus (contre le Patriot act notamment) finira par émettre un jugement sans appel : Rickie Lee Jones est une grande dame et tous les jeunes artistes peuvent en prendre de la graine.