The Forbidden EP / Alas
The Forbidden EP / Alas

Compilation de Idaho (2008)

Je ne reviendrai pas sur un des plus grands scandales de la musique : l’insuccès d’Idaho. Le groupe suivi et adoré par une poignée de fans transi est toujours inconnu de la majorité. Au niveau du talent, si Johnny investit le Stade de France, le groupe de Jeff Martin doit prendre possession de la planète entière (et Mars, Venus, Jupiter et Saturne en prime). Consolons nous sur l’essentiel, la musique d’Idaho existe bel et bien et ce, depuis plus de 15 ans : et peut-être les générations futures, qui sait, auront plus de goûts ou tout simplement, facilement accès à ce pur joyau. Nouveau sujet de satisfaction avec The Forbidden EP et de Alas, non distribués chez nous à l’époque de leurs sorties (1997 et 1998) et aujourd’hui regroupés sur un seul CD (lui-même complété par six titres de Martin récemment composés pour des fictions et série TV). A l’heure où Martin délaisse sa fameuse guitare 4 cordes pour un piano électrique, épurant ainsi sa musique (le dernier The Lone gunman en 2005), il est amusant de revenir en arrière et de redécouvrir le son initial des


Californiens : les guitares baritons sont bel et biens là, avec ces effets sadcore qui ont fait la personnalité du groupe. Et si The Forbidden EP suit les traces de Three sheets on the wind, sorti l’année précédente (avec notamment le pop Goldenseal, qui, avec le recul, aurait pu être un petit tube indé), Alas commence à explorer : Scrawny est l’ancêtre du folktronica, Martin utilise une kalimba et un basson (Only in the desert, morceau le plus catchy de l’album et autre tube pour public curieux) ou encore des marimbas sur le flottant Clouded. Idaho, touché par la grâce, trouve non seulement sa propre voix (le timbre déchirant de Martin est reconnaissable entre mille), sa propre guitare mais plus généralement un style qui n’appartient qu’à lui. Autre atout de charme, Melissa Auf Der Maur vient murmurer et jouer les anges vocaux pour une association laissée sans suite avec la voix écorchée de Martin. Une nouvelle pièce à mettre au dossier : Idaho est au plus haut des cieux.

denizor
9
Écrit par

Créée

le 31 août 2015

Critique lue 51 fois

denizor

Écrit par

Critique lue 51 fois

Du même critique

Oiseaux-Tempête
denizor
8

Critique de Oiseaux-Tempête par denizor

Le monde appartient aux ambitieux et Oiseaux-Tempête ne nous propose pas un simple voyage post-rock mais une véritable Odyssée dans une musique qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Album après...

le 10 janv. 2014

13 j'aime

Pain Is Beauty
denizor
8

Critique de Pain Is Beauty par denizor

Il est amusant de voir la promo de Chelsea Wolfe ramer pour définir la musique de la demoiselle : « drone-metal-art-folk » tel est le genre-valise utilisé pour catégoriser la musique de l’Américaine...

le 28 oct. 2013

12 j'aime

After My Death
denizor
7

Psyché adolescente et autopsie d'une société

Samaria ou Poetry, le cinéma sud-coréen est hanté par les suicidées adolescentes. Nouvelle pierre à cet édifice mortifère, voici After my death, premier film de Kim Ui-Seok. Glaçant. Kyung-min, une...

le 19 nov. 2018

11 j'aime