Le précédent ouvrage de Barbara Morgenstern (Tesri, co-réalisé avec Robert Lippok) n'était pas des plus convaincants et ressemblait à du service minimum. Autant dire que le nouvel album de l'Allemande n'était pas attendu de bonne grâce, même si l'on savait que le piano faisait partie intégrante désormais de l'électro-pop de Barbara. Un bon point pour un supplément d'âme annoncé. Sauf que tout a failli être gâché dès le premier titre éponyme du nom de l'album avec un piano coupable de rendre les choses un peu plus tartes. Mauvais départ donc… Mais pour mieux être surpris (dans le bon sens du terme) par le reste. A partir de là, Morgenstern maîtrise son affaire et son nouvel allié. Qu'il soit là pour juste pour donner un peu plus de richesse à une synth-pop ultra rodée (The operator) ou qu'il prenne la place de l'électronique (Polar) faisant de Barbara Morgenstern une nouvelle Tori Amos (?!), l'instrument semble être le moteur pour faire retrouver une nouvelle inspiration à son auteure. The grass is always greener déroule le tapis rouge, une collection de titres pop modernes comme du Lali Puna (Alles was lebt bewegt sich), ou du Tarwater (Juist, die japaniscche schranke). Les morceaux portent l'empreinte de Barbara, enfantins mais toujours avec un contrepoint plus grave, fait notamment d'accords jazzys qui vous font dodeliner (Das schöne einheitsbild), de bouffées de guitares shoegazing, de distorsions bien senties (Unser mann aus Hollywood) et de culbutes électronica. Avec elle, on se dit même que l'allemand est une belle langue. Danke !