Groupe adoré par Bernard Lenoir, Perio n’a pas la place qu’il mérite. La faute peut-être à une double nationalité (mi française, mi américaine) qui n’a pas multiplié par deux l’ouverture médiatique du duo. Au contraire malheureusement. Il n’empêche, le groupe a ses fans et sort avec The great divide un bien bel nouvel album. On est d’abord scotché par la voix toujours frissonnante d’ Eric Deleporte, française exilé en terre US (Sheer Garbage). Avant de se réjouir par la diversité de l’album qui va sans cesse chercher un peu plus loin, un peu plus différemment sa manière de pratiquer son folk rock américain.
L’influence de Neil Young est bel et bien là, fondamentale (Jiggling ou leap frog et ses virages rasants). Mais The great divide, sans doute marqué par la vitalité de The Shins pourra être vu comme une percée pop dans la discographie de Perio. Rythmique sautillante (Unconnected soul), piano bastringue et voix affectée (The march), mélodie à l’insouciance juvénile (Tell him), le duo ne danse jamais sur le même pied. Ce qui n’empêche pas une certaine gravité (le solennel An evening constitutional ou le western crépusculaire de Where echoes bounce). Preuve qu’en à peine 35’, Perio est un groupe complet.