l y a quelque chose d’effrayant dans la musique que Reigns. Oh ici pas d’effet grand guignolesque, pas de tapages abusifs, mais plutôt une ambiance larvée qui s’installe avec froideur et détachement pour finalement marquer les esprits sensibles. A l’instar de « La Maison du Diable » auquel la pochette peut faire penser avec cette voiture qui nous y conduit tout droit, tout semble ici suggéré plus qu’annoncé. Et pourtant quelle richesse musicale avec un piano dramatique et volatile, des guitares en patte de mouches, un chant plus parlé que chanté d'ailleurs qui hante les murs et une électronique qui n’arrondit pas les angles mais les rend plus aigus encore.
Tout est un peu en retrait mais chaque pièce du puzzle trouve une place essentielle dans un tableau qui se dessine avec goût. Le groupe des frères Farthing a su adopter les textures torturées de Why ? et l’écriture moderne de Hood. Derrière tout ça, se découvrent des moments d’une beauté transfigurée où l’émerveillement se dispute à la peur (mad crease) . In fine, la violence va se matérialiser en un impressionnant The Black cramp à la tension graduée et aussi profond que des marais, noirs à ne en voir le fond.
Grosse claque.