[Cette critique s’inscrit dans le cadre d’une série de posts, où je parle de tous les albums de Radiohead. Je n’avais jamais réellement écouté ce groupe, et je m’y suis enfin mis cette année. J’avais pas mal de trucs à dire, c’est pourquoi j’en fais des critiques entières, même si je pense que de par mes goûts et expériences musicales, je dois pas être le plus objectif et le plus compétent. Bonne lecture !]
The king of limbs est le 8ème album de Radiohead, et c’est certainement le disque le plus décrié parmi l’ensemble des productions du groupe. A la lecture des commentaires, des chroniques, des reviews et des articles, il est assez évident que c’est (avec Pablo Honey, dans d’autres circonstances) l’opus qui génère le plus de retours négatifs.
Je serai plutôt bref sur cette critique, mais je suis nettement dans le camp de celles et ceux qui n’ont pas aimé l’album. The king of limbs me sidère, me choque et m’énerve à chaque écoute. Comme je l’ai déjà évoqué dans les autres articles de cette série, je connaissais pas Radiohead, et il m’a fallu beaucoup de temps pour assimiler toute cette phase post-Ok Computer. J’ai écouté au moins une dizaine de fois tous les disques pour essayer de revoir mes jugements, questionner mon rapport à l’œuvre, écouter ce que les fans trouve génial, et ça a porté (un peu) ses fruits sur toute la discographie. Sauf là. Sauf pour ce disque. Qu’on se le dise : The king of limbs est plus que décevant. Il est pauvre, il est essoufflé, et surtout : il est chiant. Je suis rarement agressif quand je parle de groupes, même ceux que je n’aime pas, mais cet opus ne m’inspire rien d’autre.
Le quintette a fait le pari de construire une grosse majorité de ses compositions sur des petits rythmes courts de percussions, laissant peu de place aux mélodies “lead” et voix. C’est un peu comme si chaque morceau était basé sur un sample instrumental, des boucles très brèves mais omniprésentes. Pourtant, ici, il n’y a aucun groove, aucun flow, c’est sec, c’est abrutissant, c’est simplement hostile.
Il m’est impossible de l’écrire autrement : il n’y a rien à retenir de cet album. L’atmosphère est glaciale, aucun gimmick ne rentre dans la tête, rien n’est beau. C’est ahurissant (même révoltant) de constater que Radiohead ose pondre ça. Si on m’explique que c’est une compilation de b-sides, de titres sortis sur les obscurs EP réalisés en solo par Yorke, je serais certainement plus tolérant. Mais pas du tout. C’est l’album sorti juste après le buzz de In Rainbows, issu après des mois et des années de travail, là où le groupe serait attendu aussi bien pour sa musique que pour l’aspect marketing de la release.
Et encore une fois, sur la forme, les mecs d’Oxford se sont vraisemblablement ramassés. Le disque sort en catimini numériquement (les optimistes parlent de surprise pour les fans), puis physiquement sur une “version journal” un mois plus tard. J’ai beau avoir cherché ce que le band a voulu entendre par ça, mais à part pondre un journal lors de la sortie physique, c’est franchement bancal. Quel est le rapport avec le disque ? Ca pue l’album concept flingué, et en ayant cherché de bonne foi, je n’ai rien trouvé pour me contre-dire.
Les auditeurs et auditrices semblent, en moyenne, être déçu.e.s par cet album, mais conservent une certaine bienveillance malgré le déficit d’arguments positifs. Ce constat je le fais à la vue des notes sur SensCritique, en gardant en tête que TKOL est la première release de Radiohead que les contributeurs SC ont pu commenter à chaud lors de sa sortie, et je pense que beaucoup n’avaient a fortiori pas le même recul qu’aujourd’hui, n’osant alors pas dézinguer un opus qu’ils trouvent volontiers nul aujourd’hui.
Je me refuse à faire encore une fois une généralité, mais celles et ceux qui trouvent The king of limbs bon sont vraiment peu nombreux, et une bonne partie de celles et ceux qui le “tolèrent” le font soit parce que ça ne se fait pas de détester un album de Radiohead, soit parce que leur avis s’inscrit dans le contexte de la sortie. Ce disque est une perte sèche de temps, il n'apporte rien, ni à l’étendue musicale que balaye Radiohead tout au long de leur carrière, ni à votre culture personnelle, ni à votre relation avec le média musical, ni à votre vie tout court.
Sources :
Mes autres avis sur Radiohead :