Le seul nom d'Alexis Fleisig, batteur de Girls against Boys, donnera envie à certain d'aller jeter une oreille à Bellini. A moins que ce ne soit Steve Albini, le producteur que l'on sait, qui travaille avec Bellini depuis déjà quelques années. Le groupe italo-américain n'a pourtant pas besoin de titre honorifique pour briller. Fougueux, torturé, sauvage, Bellini l'est assurément, fort d'une osmose entre la chanteuse Giovanna Cacciola et le guitariste Agostino Tilotta, couple à la scène et à la ville depuis 25 ans. Derrière Fleisig et Matthew Taylor, la bassiste, tient la baraque, tout en apportant la touche de folie et de chaos appropriée à ces ambiances tordues.
Si les influences sont pour le moins archi-connues (Fugazi, Shellac, Jon Spencer en tête), la manière toute italienne - et donc passionnée - dont la voix aborde le genre, donne toute sa personnalité aux titres incendiaires de Bellini. Comme une Courtney Love avec accent. En cela, le groupe ressemblera plus à nos 13th Hole et sa chanteuse italienne, qu'à toute autre groupe de Washington DC. A la ligne droite, Bellini préfère la marche en crabe, avec des titres sinueux qui tiennent en haleine : c'est dans les titres où la violence latente se découvre petit à petit que Bellini est le plus troublant (Susie, Tiger milk). Et donc le plus séduisant.