Passé la surprise de les revoir sur Tôt ou Tard, chantre de la Nouvelle Chanson Française, on est tout content de retrouver Venus pour un troisième album studio. The red room a demandé au groupe de repenser sa musique ou en tout cas la manière de l'appréhender. Plus brute, plus directe avec une affirmation de la guitare électrique. En ouverture, Here and now, un blues enregistré en 1 prise, en donne bien la tendance. Le groupe belge a trouvé en Head, le producteur parfait pour ce virage plus (in)carné. On ne sera donc pas surpris que certains titres évoquent PJ Harvey (Head a été producteur pour l'Anglaise). Comme autre symbole de cette nouvelle approche, Venus reprend sur Everybody wants to be loved, le monologue de Gena Rowlands dans "Opening night" de Cassavetes, un cinéaste, passé maître dans le cinéma-vérité, les émotions vraies et la direction d'acteurs. Mais pour preuve de sa grande maîtrise, Venus arrive à éviter de donner un album par trop aride, l'écueil qui aurait été évident vu les choix assumés : bilan, les bons titres à potentiel de single se ramassent à la pelle et Underwater à la rythmique de libellule, rafraîchissant comme une pluie d'automne, arrive à point nommer pour nous aider à respirer. Presque un sans faute.