L’art du sampling lui avait déjà ouvert les oreilles sur plusieurs genres musicaux, à l’instar de DJ Shadow ou Prefuse 73 auquel il a été comparé. Toujours est-il que Ramble John Krohn a délaissé l’abstrack hip hop pour se diriger du côté de la pop. Par « pop », j’entends des morceaux chantés au format popsong dans une visée plus ou moins populaire. Car pour le reste, The Third hand est un album totalement post-modernisme faisant de Beta Band, High Llamas ou de Steely Dan - trois références possibles de RJD2 côté pop – des groupes particulièrement fermés.
C’est dire. Entre electro-funk, pop-soul, psychédélisme bon teint, volontés de faire danser, d’écrire de vraies mélodies, ce troisième album redistribue les cartes et étonnera aussi bien les habitués de l’Américain que les novices. Voix sucrée, riff de guitare années 70, claviers prog, âme africaine, rythmique black à grands coups de synthés basse…Il y a tout ça et plus encore sur l’album. La grande force de RJD2 est de ne pas sortir un album indigeste, préférant le fluide à la rupture. En revanche, si l’exercice est brillant, les compositions ne sont pas toujours à la hauteur de la maestria de la vision panoramique de la musique. Rome ne s'est pas fait en un jour. RJD2 non plus.