ertains mettent des années pour faire des albums, d’autres sont nettement plus rapides. Dans le cas de June Madrona, on se réjouit particulièrement de la célérité qu’ont ces Américains à mettre en chantier et à sortir un nouvel album, quelques mois seulement après A long and ugly road. June Madrona gravite autour de la famille K Records d’Olympia –ceci expliquant cela – spécialiste en folk lo-fi et en musicalité maximale. June Madrona a donc enregistré en 4 jours un album acoustique qui marie à la perfection guitare, harpe, violoncelle, banjo, glockenspiel…et deux voix, masculine et féminine, dans un permanent cache-cache harmonique.
Toute cette simplicité de traitement confère à cette petite entreprise un charme supplémentaire, une proximité de ton qui égaye derechef la mélancolie des textes et des compositions. Le groupe prend son temps pour tisser sa toile, laisser parler son spleen et permettre à tous les instruments de s'exprimer. Dur de ne pas sortir profondément ému d'un tel album. Prototype même d’une musique intimiste, June Madrona mériterait de trôner à côté de Sufjan Stevens, comme artiste revitalisant de manière personnelle le socle d’une pop-folk américaine. Un secret à découvrir et à partager.