Thee Physical par denizor
Le naufrage qui constitue cet album nous rappelle que la frontière est parfois ténue entre électro-pop et eurodance. Il y a 20 ans un groupe comme Shamen avait flirté avec la ligne rouge, une ligne allègrement franchie par Pictureplane alias Travis Egedy. La musique du jeune Américain ressemble parfois trait pour trait à celle de Corona (rythm of the night, vous vous rappelez ?!), avec le même genre de thème de clavier simpliste, de programmations racoleuses et de choeurs vulgaires. Pictureplane a beau noyer le truc derrière un discours et une imagerie sexualo-fétichiste, rien n’y fait : même pimentée, une soupe reste une soupe. En même temps, cela a quoi énerver encore plus, se disant qu’on est là face à une vraie imposture. La seule perversion de Thee Physical est d’insérer dans sa bouse un bon titre (Post physical, d’ailleurs le single du disque), histoire de nous frustrer en nous montrant ce à quoi l’album aurait pu ressembler. Le seul intérêt du disque est peut-être de déculpabiliser le fan de musique indé en lui permettant d’écouter de la vraie eurodance en toute légitimité et non sous le manteau.