Chronique écrite en 2005


2006 marque l'année du retour de l'ex-chanteur/guitariste de Ride. Après 3 titres sur le dernier rinocerose (parmi les meilleurs), voici donc le retour de Mark Gardener après des années de purgatoire dans un album solo. Le souvenir, ému, de Ride (la vague persistante de Nowhere, un leave them all behind dans toutes les mémoires) est finalement moins une chance et plus une casserole pour Mark Gardener, forcément victime de comparaison avec son ancien groupe. Une chose est sûre en tout cas, s'il a perdu des cheveux, l'Anglais sait toujours écrire des chansons. On retrouve la patte du songwriter, les mélodies se révélant finalement proche de celles de Ride. Mais la différence, de taille, se situe aux niveaux du traitement. Fini les guitares noises et les ambiances vaporeuses, Mark Gardener est revenu à des arrangements plus classiques pas si éloignés des Beach Boys, d'América (Snow in Mexico) ou d'une brit-pop à la Richard Ashcroft. Un fond qui devait déjà être présent dans Ride mais qui était caché derrière le shoegazing. Dans cette voie plus classique et universelle, Mark Gardener n'arrive pas toujours à marquer les esprits : un Water and wine d'une banalité confondante, un To get me through qui voudrait avoir l'ampleur de Polyphonic Spree mais retombe comme un soufflée. Mais l'ensemble se tient plutôt bien. Bizarrement, là où Gardener étonne le plus, c'est sur un instrumental qui fait le lien entre Madhester et Craig Armstrong (Flaws of Perception), très loin des bases habituelles de Gardener (la fréquentation de rinocerose ?). L'album se termine avec Gravity flow, longue danse de serpent aussi sensuelle que dangereuse...et qui fait beaucoup espérer quant à l'avenir. Mark Gardener n'est pas à son maximum, mais comme Lloyd Cole a attendu moult albums en solitaire pour donner son meilleur opus (Antidepressant), il faut lui laisser le temps. 2006 année de la resurrection. 2007 ou 2008 année de la consécration ?

denizor
6
Écrit par

Créée

le 15 sept. 2015

Critique lue 23 fois

denizor

Écrit par

Critique lue 23 fois

Du même critique

Oiseaux-Tempête
denizor
8

Critique de Oiseaux-Tempête par denizor

Le monde appartient aux ambitieux et Oiseaux-Tempête ne nous propose pas un simple voyage post-rock mais une véritable Odyssée dans une musique qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Album après...

le 10 janv. 2014

13 j'aime

Pain Is Beauty
denizor
8

Critique de Pain Is Beauty par denizor

Il est amusant de voir la promo de Chelsea Wolfe ramer pour définir la musique de la demoiselle : « drone-metal-art-folk » tel est le genre-valise utilisé pour catégoriser la musique de l’Américaine...

le 28 oct. 2013

12 j'aime

After My Death
denizor
7

Psyché adolescente et autopsie d'une société

Samaria ou Poetry, le cinéma sud-coréen est hanté par les suicidées adolescentes. Nouvelle pierre à cet édifice mortifère, voici After my death, premier film de Kim Ui-Seok. Glaçant. Kyung-min, une...

le 19 nov. 2018

11 j'aime