Malgré une pochette hideuse…
J'ai souvent relégué Stone Temple Pilots au rang de second couteau du mouvement grunge : même si je trouvais leurs premiers albums bons lors de leurs sorties, avec le recul, je trouve que ceux-ci ont assez mal vieilli et regorgent de morceaux avant tout calibrés pour les ondes radios. Et leur réécoute finit par m'énerver rapidement.
Et pourtant, cette formation était loin d'être dénuée de talent. Et ce Tiny Music est en est la preuve éclatante : le groupe sortait alors totalement des sentiers battus pour accoucher d'une œuvre inclassable. Car l'album dont on parle ici n'a plus rien à voir avec le son rock d'un grunge des années 90, mais prends plutôt les accents d'une pop décomplexée et très colorée.
Scott Weiland démontre qu'avant d'être un drogué de haut-niveau, il était un chanteur hors-pair. Ses lignes vocales portent l'album et démontrent l'étendue de son talent. Le reste du groupe ne fait pas non plus dans la figuration : Le frères DeLeo ponctuent chaque morceau de soli plus inspirés les uns que les autres et le batteur Eric Kretz semble se jouer des difficultés et imprime un touché jazz aux compositions pour parfaire chaque composition. Ce qui est hallucinant avec cet album c'est que chaque note semble justifiée, chaque effet semble évident et à sa place : cet album est parfait et rien n'aurait pu y être différent. Du grand art.