Les deux membres de Seeland ne sont pas pour le moins des inconnus. Tim Felton a été membre de Broadway et Billy Bainbridge de Plone. Ensemble, ils ont formé ce duo qui a sorti ses deux premiers singles sur Duophonic, le label de Stereolab. Tiens, tiens…Les deux groupes ont en commun le même amour pour les sons de claviers vintage et pour une certaine idée du retro-futurisme. Car si Seeland aime utiliser des sons entendus aussi bien dans les années 60 –tendance psychédélique – que dans une synthé-pop années 80 (Turnaround), ils redistribuent les cartes avec un regard d’aujourd’hui. A moins que la modernité de Seeland ne naisse dans leur envie de ne pas hiérarchiser entre des mélodies populaires (comme Human League ou les deux premiers albums de Depeche Mode) et
des recherches sonores qui en leur temps ont été avant-gardistes. Dans ce mélange, Seeland appartient à la même famille que Mellow, même si les Anglais ont des envies de plaisirs plus spontanés – et dès lors, peut-être plus éphémères. Le programme de cet album est plutôt réjouissant : captured file comme un Smiths électronique ; Colour dream vous propose de prendre un apéro sur une terrasse dans l’Espace ; Burning pages est un irrésistible single digne d’une électro-pop labellisé Morr music et Goodbye se déguste comme une gentille sucrerie plastique. Quant à Static object (meilleur titre de l’album), il trouve le parfait équilibre entre des guitares aguicheuses et des claviers conquérants.