Avec Mutiny on the Bounty, ça, envoie ! , La taille, XXL du rock mais, qui par son énergie, sa maestria et ses idées musicales vous emporte et vous retourne comme une crêpe.
Matt Bayles, producteur américain de Isis et de Russian Circles a pris sous son aile ce groupe luxembourgeois et sous sa férule lui a fait franchir un cap – et quel cap ! Le talent était déjà là et cette volonté affirmée par le groupe, celle de proposer, derrière des performances techniques, et des structures complexes,, une musique abordable qui pourrait plaire autant à l’ado boutonneux fan de rock à guitares (grunge, hardcore, power punk, emo…) qu’à l’amateur de musique plus élitiste, (le post-rock, le math rock). D’ailleurs, une partie de l’album est instrumentale et une autre chantée par un batteur/chanteur dans un style classique du rock enragé US (accent grave et voix hurlante).
Autres défis qui n’étaient pas évidents, faire ressortir des nuances derrière une puissance de croiseur et trouver la voie de la finesse dans une musique qui n’est pas vraiment light en ingrédients : des guitares qui envoient le bois ou peuvent même pratiquer des taping renversants, des sonorités de claviers rappelant les synthés héros de l’ère prog rock (North Korea). Un chant en permanence offensif, un duo basse/batterie brillant dans une association de fer hautement technique. On pourrait raisonnablement frôler l’overdose. Mais dans son envie d’aller toujours de l’avant et d’être hautement énergique, Mutiny on The Bounty n’en oublie pas l’essentiel : la musique. A la rythmique lourde s’ajoutent des gimmicks de guitare qui se répondent dans une légèreté retrouvée. Aux riffs puissants et saturés se superposent des thèmes de guitares aux sonorités claires et à la, musicalité renversante. Et on ne peut qu’apprécier cette humeur changeante et ces passages mélodiques particulièrement surprenants dans une musique aussi puissante (Myanmar). Les choeurs ne sont pas mal non plus, quoique classique (For The men who had everything). Avec tout ça, on se dit que Mutiny on The Bounty est le bien le genre de groupe à vous déculpabiliser d’écouter du rock de "jeunes".