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Si Jose and the Wastemen a une qualité, c'est bien l'envie : envie d'en découdre avec les Ricains sur leur propre terrain, le rock ; envie de partager et de sortir des disques, encore et encore. Plutôt deux fois qu'une !


Le projet Jose and the Wastemen a un peu commencé par hasard, une bande de potes chacun jouant déjà dans d'autres groupes de la scène grenobloise (Firecrackers, Duster 71, Modern Folks, Hide Park Corner...) se retrouvant avec des chansons sous le bras et la possibilité de les enregistrer dans les Cévennes au milieu des cigales. Comme proposition il y avait pire...


Et petit à petit, le projet est devenu de plus en plus sérieux dans l'esprit de nos desperados. Armé d'un dobro de 1937, d'une Gibson de 1966, d'un Dulcimer, d'un banjo, d'une autoharp, Jose and The Wastemen avait tout pour faire dans l'Americana. Et les instruments ne faisant pas forcément le musicien, le groupe avait aussi le talent pour : José se découvrait la voix idoine pour l'exercice, c'est à dire raisonnablement rocailleuse, et les musiciens de fins connaisseurs du genre. Aidé notamment par Lafayette et Nadj, notre PJ Harvey à nous (c'est flagrant sur l'anguleux et sensuel Gone), sort un premier album folk, puis, un deuxième rock qui voit l'arrivée de Jeff Nolan (Screaming Trees) appâté par la musique des Français. Et finalement aujourd'hui sort un double album, à la fois résumé et extension des deux épisodes précédents.


Avec son nom de western spaghetti, Twice upon a Time reprend des titres des deux premiers albums de Jose and The Wastemen, réunissant folk et rock dans une même musique et une même filiation., Il propose aussi cinq inédits, histoire de ne pas faire doublon pour ceux qui suivent allègrement les aventures du combo.


A l'image même de la pochette où chaque membre du groupe semble figé comme sur American Gothic, la célèbre peinture de Grant Wood, la musique de Jose and Wastemen sonne, vit, suinte, exhale par tous ses pores son Américanité : dès les premières notes de I Need a Million (un des nouveaux titres justement), le groupe balance un rock tendance sudiste à la manière des Black Crowes. Et ce sera encore le cas ailleurs (Stories, un autre nouveau). Pourtant, on aurait tort de résumer, et le rock américain et le style de Jose and The Wastemen,, à cette seule engeance.


Rythmique plus lourde et stoner sur Go Fuck Yourself, rock speed et nerveux sur Going Down, ambiance roots et acoustique arpentant le manche d'un dobro sur Winter's gone ou sudiste sur One More Time, Jose and The Wastemen a plus d'une corde à sa guitare. Et c'est souvent bien et même très bien : Girls ou More Fun a tout de la jolie ballade folk, généreuse et humaine; pas aride pour deux sous. Et là , où le groupe devient le plus intéressant, c'est quand il sort justement du tracé précis et formaté d'un style musical. Sur Everyday, José se découvre une voix aussi belle que chez, Richard Hawley ;, un organe poignant apte, dégainer un hymne à l'emphase tenu, et à la montée en émotion patente (on pense au U2 de Joshua Tree ou Rattle and Hum serti de choeurs impeccables). Avec Just a song, on est dans la petite chansonnette pop dans ses intonations et pourtant arrangée dans les règles de l'art de la folk countrysante (avec des claquements de mains et du lapsteel). Avec Paris, Doug Pinnick vient jouer au crooner tendance Elvis Costello. Mais c'est encore Montreal qui révèle un groupe à son meilleur. Sur ce qui peut apparaître comme le versant sombre de Everyday, on retient son souffle sur les harmoniques, le coeur bat par à coups sur une rythmique obsédante et chaotique.


Un bon groupe de genre(s) et parfois même un peu plus...

denizor
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le 21 sept. 2015

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