C'est sûr avec un tel nom, on sait déjà que l'on n'aura pas affaire à du Hardcore ! On en sera encore plus persuadé après avoir jeté un œil sur le CV de David Leloup et Fabrice Hubert : une bande-son pour l'expo pop à Beaubourg, des participations à des compiles aux noms évocateurs (So Frenchy but chic, The french electro genius…) et surtout pour Fabrice, le poste de claviériste chez Tahiti 80.
On retrouvera donc pour cet album le célèbre groupe Rouennais en guest mais aussi des copains de label (Noémie de Zimpala, Mouloud) et carrément Shivika de Papa's fritas. D'ailleurs, le titre chanté par la douce nous donne une des clefs de Yé Yé, à savoir un intérêt affirmé pour la pop synthétique des 80's. Eurostar et Strong enough ne sont ni plus ni moins que deux (excellents) titres traçant un sillon emprunté par Ginger Ale. Mais on sent chez Yé Yé la volonté de faire avant tout danser les gens. Pour cela, ils ont parfaitement intégré l'apport de Daft Punk (Bachelor Party est leur Around the World à eux). Ils le font avec savoir faire mais aussi second degrés et inventivité, à l'instar de Mr Neveux. Les samples fusent même les plus improbables (Flûte traversière, Steel drum…). Il y a des claviers vintage à tous les étages (Yé Yé style et son côté 60's electro Kitsch). Ce genre de route est de plus en plus fréquentée certes mais le cabriolet de Yé Yé avec ses jantes chromées a fort belle allure. Pour preuve que l'on peut faire de la musique dansante un tant soit peu intelligente.