Un groupe de l’Indiana qui revisite post punk et shoegazing, je prends ! Parions que Tammar sera un des groupes à suivre de l’indé américain.
La durée des morceaux, cela donne toujours une indication sur une musique. Dans le cas de Tammar, quintet de Bloomington, Indiana, ceux ci sont plutôt longs : mis à part un Summer Fun à 4′, tous, les autres titres qui composent Visits dépassent, les 5′, – 7′ culminant même , sur Arrows Underwater à 8’36. Attention je n’ai pas encore viré autiste tendance statisticien fou mais force est de constater que dans le cas d’un groupe de rock – et non de post-rock – proposant des titres chantés, cette durée plus longue que la normale traduit déjà l’esprit des Américains. Sur la base d’une mélodie et d’une ligne de chant, Tammar impulse sa musique d’une rythmique permanente créant une vraie assise vibrante dans un amalgame de guitares, de percussion et d’électroniqueb ; comme un coeur organique en battement perpétuel. Sur la longueur – j’y reviens, Tammar crée une ambiance hypnotique et obsédante qui ne noit pas non plus la mélodie initiale du morceau.
Récemment, War On Drugs avait proposé une combinaison similaire avec des mélodies au dessus et une rythmique continue en dessous. Mais là où ceux-ci évoquaient Neil Young ou Bruce Springsteen, Tammar se réclame plus du post-punk et, du shoegazing (Heavy Tonight pas si éloigné de My Bloody Valentine). Autant dire qu’ils sont musicalement plus anglais qu’américains. Dans leur manière de marier habilement électronique et guitares, ils rappeleront aussi Radiohead. A fortiori quand le chanteur du groupe évoque par son timbre et son débit, Thom Yorke lui même. Une voix à la fois écorchée et héroîque.
Une belle découverte qui donnera toute sa pleine mesure en live, et un nom sans doute à retenir.