Depuis Suicide, on sait que le rock'n roll le plus pur peut se conjuguer avec des machines. Ça, Fred Bigot alias Electronicat le sait bien et ce déjà sixième album _signé sur une belle structure allemande depuis le précédent 21st century toy, en est une nouvelle vérification. Fort de guitares psycho-rockab, Voodoo man sent à la fois la fange et la graisse de bagnoles, les marais putrides et le garage. Derrière le gros son analogique est souvent de mise pouvant rendre glam et sexy le rock crade de Jesus and Mary Chain (Non). On accepte de se laisser conduire dans des contrées infestées de cannibales, au son d'une rythmique tribale et de guitares rugissantes (dans les bois). L' esprit "horror movie" de série Z à la Cramps est bel et bien là. On s'attend à croiser Russ Meyer et John Waters au coin d'une chanson ou à découvrir prochainement un titre de l'album dans un film de Tarentino. Pourtant, Electronicat n'arrive pas à rester pertinent sur toute la durée de son album : dès lors, ses cris hérités d'Alan Vega et ses quelques recherches vers une électro plus déstructurée (exercice magnifié par Add N to X) ne suffisent pas à le faire rester à flot. En bon maître de cérémonie (de vaudou), Electronicat garde le meilleur pour son bouquet final avec Mummy cat part I and II : il se réapproprie sans vergogne l'intro de Smoke on the water pour en faire une chaude et sexy montée d'adrénaline.