Une maison Victorienne qui semble à l'abandon. L'édifice a ,avec le temps, perdu de sa superbe : les murs craquèlent , il y a des trous dans le parquets et l'escalier cossu, a plus que tout autre accusé les épreuves du temps et menace de s'effondrer. Pourtant, c'est bien lui qu'il faut emprunter, non pas pour apprécier la galerie de portrait des prestigieux aïeux (une lignée de pianistes Romantiques) mais bel et bien pour aller au cœur de la maison, loin de la salle de réception au rez-de-chaussée. Là, où il y a encore quelqu'un qui vit. Ou devrais-je dire "quelqu'une". Une musicienne qui vit dans les combles, dans la partie la plus haute de la maison ; un endroit qui a hébergé autrefois le personnel de maison, un grenier en apparence froid et inhospitalier. Personne ne l'a jamais vue, dit-on. On semble en avoir peur, comme si on lui attribuait quelque pouvoir surnaturel. On ne la voit pas mais on l'entend souvent jouer du piano, de la guitare et de mille autres vieux instruments vétustes et chanter d'une voix un peu étouffée . Une musique belle et troublante. Et puis, tout s'arrête. Brusquement. Car la jeune femme s'est endormie. Les gens ne manquent jamais de faire un détour pour passer devant la maison, espérant entendre à nouveau cette musique, ils le souhaitent ardemment, fascinés qu'ils sont mais le redoute en même temps.
Half asleep, c'est ça une musique entre Tim Burton (pour l'ambiance), Colleen (pour la sensibilité), Lisa Gerrard (pour la mysticité diffuse), et le classique (pour la background) ; une musique hors du temps et arythmique (sauf 1/4 échevelé par rapport au reste), belle et fatale en même temps. Le dernier mot à Angil, copain de label : Half asleep c'est beau comme regarder un cerf-volant.