Cette chronique commencera par une proposition : Windsor for the derby est un groupe obsessionnel. Les Texans, déjà appréciés sur leur précédent Emotional Rescue peuvent faire tourner une rythmique pendant 8 minutes sans sourciller. Leur musique avance par nuances successives, l'arrivée d'un orgue là, une guitare qui vient en écho à une autre, un mélodica qui vient prendre la tierce. Dès lors, il sera normal que WFTD évoque parfois le Velvet Underground (Nightingale avec par ailleurs une guitare orientaliste échappée de Paint it black) ou le Cure de Seventeen seconds (The door is red) ou Sonic Youth (We fight til death avec une rythmique Pornography-que), trois adeptes de ce temps suspendu, trois groupes introvertis et obsessionnels. Mais, et en cela que WFTD est un groupe majeur, le temps s'écoule sans lassitude : 8' de The melody of a fallen tree et pourtant on en redemande. A cet exercice lo-fi, les Américains démontrent toute la mesure de leur talent pour habiller et choisir un son de guitare beau en soi, rajouter une petite programmation qui donnera de la vie et de l'entrain à cette linéarité et poser par-dessus une voix sereine (Logic and surprise). Dès lors, le repli sur soi laisse la place à un cercle vertueux, centrifuge et tourné vers les autres. WFTD arrive même à accrocher un hit, black coats, sorte de Notwist Lo-fi et débarrassé d'oripeaux électroniques. Cette chronique se terminera donc par une affirmation : Windsor for the derby est un groupe miraculeux.