Bienvenue dans le monde d'Operator, le projet electro de Scott Mc Cloud, leader des mythiques Girls vs Boys, revenu au premier plan en 2002. La nouvelle va en étonner plus d'un. Mais à y regarder de plus près, cet album est totalement cohérent dans la carrière de Scott. Operator n'est pas son premier projet hors de GvsB, puisqu'il officie parallèlement dans le trop méconnu New Wet Kojak. Rappelons nous aussi que "Freakonica", un des albums précédents de GvsB flirtait avec les machines. Et puis tout simplement, l'essence même du combo new-yorkais se traduit par une rythmique de fer, abrasive et entêtante. Le passage vers des contrées électro se fait donc dans la continuité. D'autant plus que l'on retrouve ici des intonations familières, la voix si particulière mais aussi l'art du gimmick cher aux GvsB. Scott a eu la bonne idée de se lier avec Teho Teardo, italien et compositeur de musiques de film. Le résultat pourrait devenir un véritable succès dans un monde juste et parfait ou...s'il était signé chez Universal ! Ce n'est pas le cas mais cela n'enlève en rien sa qualité à un album à la croisée des chemins entre pop, rock, électronique. Cette entreprise de rapprochement des univers se fait ici avec talent et sensibilité. Les tubes fédérateurs pullulent : difficile de se sortir de la tête, les hymnes electro-pop que sont I need money bad, She's cool ou hey Pink Sunglasses. Frunhstück offre une variante intéressante à l'esthétique Morr. Et puis, on se laisse bercer par la délicatesse de Map où Scott nous chante au creux de l'oreille. Même dans ses moments plus techno-rock (Champs-Elysées), Operator ne tombe jamais dans les travers "gras du bide" d'un Prodigy. Ou dans des durées parfois interminables de titres électros (même Cruel thing, proche de Letfield, ne fait guère plus de 5'). Welcome to the Wonderful album