A l’écoute d’OK, on vit une sensation double, : d’un côté la certitude de tomber sur un trio maniant tous les arcanes de la bonne mélodie pop-rock, ; de l’autre le sentiment tenace et troublant d’avoir une vision décalée de ce qui semble couler de source. Il faut dire que le trio comporte 2 batteurs, le troisième larron étant dévolu au chant et à la guitare. La rythmique chaotique parfois bruitiste serait-elle la seule raison de ce trouble, ? Pas si sûr car si cette double batterie donne la marque de fabrique du groupe, OK choisît d’autres voies d’arrangements parasites par rapport à l’évidence des mélodies. Comme ce son de cornemuse persistant sur l’ouverture de l’EP, un, Wet, à l’énergie par ailleurs revigorante. Comme ces structures hachées qui font passer sans transition de la pastoralité folk d’un, Nick Drake, à un rock concassé aux accents industriels (Hollywood, Your Third Strike). Même le plus classic rock, To Know, (Pearl Jam, n’est pas loin) a ce je ne-sais quoi de folie pour devenir d’un coup hautement fréquentable. La voix même de Guillaume Magne, laissant poindre volontiers ses propres fêlures, participe à l’ambivalence du disque. Deuxième EP du trio et deuxième claque ; le rock peut encore se montrer inventif.