White hats est un album concept, saugrenu dans son principe, séduisant dans son résultat. Yvonne Cornélius alias Niobe n’est pas à proprement parlé une inconnue ayant collaboré avec Mouse on Mars et sorti un premier album, b>Radioersatz. Pour son deuxième album, Niobe évoque les sommets des Alpes Suisses tels qu’on aurait pu les découvrir en vacances dans les années 50 (c’est ça le concept, je vous avais averti !). On pourrait imaginer dès lors un album glacial. Or n’il en est rien (l’aspect villégiature sans doute). Les origines Vénézuéliennes de Niobe garantissent une chaleur communicative. On pourra citer Surround you hover, bossa nova-pop légère à souhait comme parfait exemple rapprochant Niobe de Cibelle. Ou le groovy Up hill and down proche de Zuco 103. Plus généralement, la chanteuse renvoie par son timbre à la sphère trip hop, plus proche de Walmdeck qu des torturés Massive Attack. Chatoyant et soul dans l’âme (Give all to love), Niobe se prend pour Shirley Bassey bravant une armée de cordes (touch this flower). Elle peut aussi préférer une épure électronique naturaliste (avec guitare chétive) pour nous faire apprécier sa présence vocale aussi touchante que celle de Beth Gibbons. Dès lors, on se moque un peu de la fin discoïde Cool Alpine et du concept sur les sommets Alpestres. Qu’importe, on a passé un bon moment.