C’est l’histoire d’un musicien qui se retrouve seul après le split de son groupe Misadventures of … et qui ne se résout pas à arrêter de faire de la musique. Guillaume de Chirac n’est pas chanteur mais il a des amis dont la liste ressemble peu ou proue à un best of des musiciens indés français. Pour son premier album, il y avait déjà Steffen Charron (Simple as pop), Richard Cousin et Cyril Tronchet (Overhead) et Leonard Mule. Le temps aidant, Landscape a étendu le nombre de ces amis : Benoît et Antoine (Carp), Nicolas Leroux (LE chanteur d’Overhead), Syd Matters et Arman Méliès, chacun apportant sa voix sur un titre (De Chirac prend lui-même confiance en lui et s’essaye sur 2 titres). L’album est donc moins instrumental que le premier. Le livret mentionne « composé, dirigé et arrangé » par Guillaume de Chirac, montrant qu’il utilise chaque intervenant comme un véritable instrument dans le but de créer un projet musical global (comme Massive Attack l’avait fait en son temps dans un genre différent).
Il n’en demeure pas moins que chaque morceau prend la patte de son vocaliste. C’est particulièrement vrai avec Syd Matters dont le someday aurait pu trouver sa place sur Someday we will foresee obstacles (si ce n’est peut-être à cause de sa longueur de 8’) ou avec Arman Méliès avec L’Heure d’à côté qui convainc Landscape de sortir pour la première fois un titre en Français. Car c’est la grande force des grands créateurs, faire confiance à ses collaborateurs, en tirer la substantifique moelle, et enrichir son propre univers de ses rencontres. with a little help from my friends s’inspire toujours de Radiohead et encore plus de Sigur Ros, il peut tenir la dragée haute à ces glorieux modèles et grâce à la chaleur de tous ces vocalistes pourra être perçu comme une version plus humaine et plus chaleureuse du spleen glaciaire des Islandais. L’album inaugural était bluffant. A l’écoute de celui-ci, on se dit que ce n’était qu’un jolie hors d’œuvre. Le festin commence aujourd’hui…