Catpower ayant choisi de suivre les traces d’Al Green, on se rabat volontiers sur Julie Doiron pour apprécier une chanteuse à la voix légèrement râpeuse et à l’expressivité intense. En même temps, la Canadienne n’a pas à jouer les seconds couteaux, sa carrière exemplaire forte d’une dizaine d’albums parle pour elle. Julie Doiron s’affirme, album après album, comme essentielle. L’amie folk qui entretient la belle légende des songwriters à guitare acoustique, n’a pas oublié son passé rock d’Eric ‘s trip (les autres membres du groupe jouent ici), sur cette album plus que sur les précédents (Yer kids et les déflagrations noises de don’t wannabe, les guitares westerns saturées de The wrong guy) et qui facilite le rapprochement… de Catpower au delà de ses intonations vocales. La grande amie d’Herman Düne a toujours des jolies idées pour ornementer sans ostentation mais avec goût certains de ces airs : sur Yer kids, ce sera une batterie martelée, une doublement de voix idoine et une guitare électrique lumineuse qui emporteront l’adhésion. Sur Swan pond, ce sera le choix d’une rythmique ternaire qui en fait une valse irrésistible. Julie Doiron nous frustre avec un album trop court.Pire, elle répète ad libitum qu’elle ne chantera plus sur la perle pop No more (un morceau qui s’arrête prématurément d’ailleurs). De quoi nous faire peur pour la suite (même si l’on sait que la Canadienne est un addict à la musique) et nous faire encore plus apprécier ce dernier album que nous avons entre les mains.