World Gone Mad
World Gone Mad

Album de CJSS (1986)

Alors que son groupe, Chastain sort son deuxième album Ruler of the Wasteland, David T. Chastain publie ce premier opus de CJSS au sein duquel on retrouve son complice Mike Skimmerhorn, ainsi que le chanteur David Jinkens et le batteur Les Sharp. Si la musique proposée est toujours ancrée dans le metal, ce dernier est adouci par des mélodies plus accrocheuses que dans son autre groupe et par le timbre beaucoup plus accessible de David Jinkens. La reprise du « Communication Breakdown » de Led Zeppelin, auquel il n’est pourtant pas aisé de s’attaquer, en apporte une magnifique preuve.
Malgré cela, CJSS s’avère être un groupe de heavy metal, capable de nous asséner des titres rapides et imparables comme « Hell On Earth » dominé par un riff tourbillonnant qui emporte tout sur son passage. Comme à son habitude, David T. Chastain nous délivre des solos fluides et techniques qui le placent parmi les meilleures guitaristes du genre. Cela se confirme sur le furieux « The Gates To Eternity » qui est traversé par des interventions lumineuses ou sur le magnifique « Purgatory – Living In Exile », dont les arrangements basse/batterie et les harmonies permettent de magnifier un titre complexe sur lequel le guitariste laisse libre cours à son inspiration. Chaque titre est ainsi ciselé, écrit avec soin et non pas improvisé comme c’est parfois le cas pour certains musiciens doués. Ici, chaque note semble choisie avec soin et, si l’on peut percevoir des influences de la New Wave Of British Heavy Metal, CJSS les mélange à son metal typiquement américain.
Ce constat est aisé à faire sur le méchant « No-Mans-Land », à la construction torturée et au refrain à chanter en chœur. Mike Skimmerhorn épaule son leader avec brio, tandis que les parties lourdes alternent avec des passages plus légers. C’est justement cette alternance entre titres pesants (l’excellent et toujours d’actualité « Word Gone Mad » ou l’écrasant « Welcome To Damnation ») et chansons plus aérées (la fausse ballade « Run To Another Day » qui se transforme en cavalcade à la Iron Maiden) qui définit le style de CJSS.
Contrairement à ses albums solos, David T. Chastain laisse de côté ses influences jazz rock et lorgne plus du côté du néo-classique (l’introduction de « No-Mans-Land ») ou carrément classique comme sur « Run To Another Day ». Cela donne un côté plus accessible à sa musique et aurait dû propulser le groupe vers les sommets. Car ce premier album est une véritable réussite qui, plus de trente ans après, possède toujours un son énorme et des compositions envoûtantes.

DenisLabbe
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le 3 janv. 2021

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