Un peu de Géographie. Il est certain que Chicago n’est pas très éloigné du Canada. Il était donc évident que le Post-Rock devait traverser les grands lacs pour trouver à Montréal son nouvel eldorado. Là, Constellation records n’en finit pas de démontrer la bonne santé de cette tendance musicale, de ce Post-Rock, mot fourre-tout pour dénommer une musique instrumentale naviguant hors des sentiers battus. Après Godspeed You Black Emperor ou Silver Mt Zion, Do Make Say Think n’est pas le groupe de plus voire de trop. Au contraire, avec ce troisième album, les canadiens démontrent qu’ils sont là pour compter et pour durer. Bien sûr, le cahier des charges est respecté : longues digressions, morceaux déstructurés, plages plus saturées (la fin de… « End of Music »). Mais derrière cette déambulation sonique, la magie apparaît au détour d’une trompette qui apparaît (« White light of ») ou derrière des arpèges de guitares émergeant derrière un tapis de programmations finement ciselées (« Chinatown »). DSMT n’hésite pas à convoquer une batterie jazz pour rendre parfois plus obsédante, et toujours plus insaisissable cette musique. Et quand tout est réuni comme sur « Reitschule » avec ses cymbales butinées et ses cuivres à l’unisson, on se dit qu’au final DMST touche plus le coeur que l’esprit.