Malgré son titre, The Strugglers avance sans heurts, avec la dignité qui fait les grands artistes. Le groupe américain s'inscrit dans une grande tradition de monstres sacrés folk pop nord-américains : Neil Young, REM, Palace…. Libérés de cet héritage assumé, The Strugglers prend toujours le temps d'installer un climat. Chaque instrument marque en profondeur votre espace et améliore votre quotidien. On reste à l'écoute du son du piano, de celui de la guitare, du violon, du violoncelle. On en apprécie pleinement chaque modulation, chaque évolution. On a dès lors du mal à quitter chaque morceau. C'est un peu comme être abandonné par cette présence affective qui nous rassure. Randy Bickford, leader de The Strugglers, possède une voix à faire défaillir ; des intonations un peu chevrotantes, un peu nasillardes, une voix présente mais qui n'exprime pas moins une belle fragilité. L'album s'appelle You win (déjà leur troisième album) et vous avez gagner le droit de fondre pour The Strugglers.