It takes a lot of desparation, to make a move.
Il y a un exercice particulièrement difficile dans le monde de la critique pour moi, écrire sur quelque chose que j'ai aimé. Autant quand il s'agit de faire parler la poudre, d'accentuer son mépris, de perdre foi en l'humanité un peu plus et j'en passe, les choses semblent simples que quand on aime... C'est un exercice difficile de ne pas se limiter au "parce que c'est cool quoi".
C'est donc à nu que je vais essayer de m'exprimer à toi aujourd'hui, fidèle ami. Je baisse mon pantalon et hop, laissons mon petit coeur s'exprimer.
Malcolm Middleton puisque c'est toi qui fait battre mon coeur depuis quatre ans déjà. A l'époque, une rupture a facilité ton entrée dans ma vie et depuis pas une semaine ne se passe sans avoir eu droit à ton accompagnement musical et verbal. Et cette entrée fracassante tu l'as faîtes avec un grand coup de Brighter Beat, cet album dont nous allons parler en tête à tête mon lecteur et moi.
Malcolm Middleton donc pour situer, c'est une des moitiés d'Arab Strap, un groupe écossais qui nous vend sa musique à coups de déprimes, de sexe, de grosses bitures et de gueules de bois. Une jeunesse normale en somme, mais sur un fond musical à pleurer, composé de bidouillages en tout genre et d'explorations lo-fi. Je t'invite fortement à essayer.
Malcolm lui c'est le gars qui s'occupait de la guitare. Et à côté d'Arab Strap, il écrivait des chansons aussi et pis voilà il a essayé de les mettre sur album. Son comparse, Aidan Moffat, également, alors du coup ils se chambraient sur les ventes l'un de l'autre et on les imagine bien, comme un vieux couple.
Mais je papote, je papote et on n'avance pas. Deux albums voient le jour avant Brighter Beat, un premier qui indique l'abandon progressif du Lo-fi pour se diriger vers un virage pop, le second qui semble confirmer cette volonté de s'affirmer dans ce milieux et ce troisième qui vient définitivement assoir Malcolm sur la route Pop Rock, à l'Écossaise s'il vous plait.
En ce qui concerne ton serviteur, il a découvert le monsieur grâce à une chanson crève coeur du premier album (5:14 Fluoxytine Seagull Alcohol John Nicotine pour être précis), morceau intitulé Cold Winter, à ne pas écouter en période de rupture, sous peine de voir tout ce qui ressemble un peu à du moral s'enfuir au galop pour finaliser son suicide en bonne et due forme.
Et enfin, par la suite, en pianotant sur youtube, je tombai sur Brighter Beat. Un morceau pop à souhait, brillant, collant parfaitement avec l'atmosphère automnale, quand le soleil est encore chaud, que les feuilles changent de couleur, c'est enjoué et mélancolique à la fois mais ça te colle un sourire au visage dans toutes tes promenades.
Et pourtant c'est pas comme si le Sir Ecossais nous vendait de la bonne humeur, un album qui s'ouvre sur une chanson intitulée We're All Gonna Die Alone ne promet rien de bon, et pourtant c'est dit avec un tel entrain qu'on a envie de s'y rendre en chantant avec lui. Il faut dire que le bonhomme n'a pas son pareil pour écrire des morceaux entêtants, facile à accompagner au chant, que l'on pourrait tout aussi bien reproduire en acoustique autours d'un feu de camps et c'est ce qui fait sa magie.
Le chant est un peu approximatif et pourtant ça ne dérange pas le moins du monde. Il est soutenu par une voix féminine qui représente tout ce que j'aime en voix de chanteuse. Il n'y a pas de manières là derrière, pas de genre à se donner, tout est simple et pourtant tellement riche. Chaque piste étant fournie de multiples instruments parfaitement calibrés, allant jusqu'aux cuivres sur les deux derniers morceaux de l'album. Il faut dire que le garçon sait s'entourer quand il s'agit d'enregistrer puisqu'on retrouve dans ses amis, des membres de Mogwai, des Delgado et évidemment son ancien comparse d'Arab Strap, Aidan Moffat.
Je pourrais m'attarder longtemps sur cet album qui représente quasiment tout ce que j'aime et recherche chez un artiste mais je pense m'arrêter ici, j'en ai déjà trop dis. Je rajouterai simplement qu'un type qui raconte des histoires à son ours en peluche quand il se sent pas bien a absolument tout compris et tout pour me plaire.
Va écouter de ce pas jeune lecteur, il en va de ta survie. Tous les albums, manges-en, bois-en, écoute quand tu vas aux toilettes, quand tu dors, quand tu soulages ton esprit et tous tes besoins charnels, c'est ton problème mais écoute, c'est tout. Tous les albums. Hop.
Je mets la note maximale, c'est pas objectif, c'est le coeur qui parle et je te manque allègrement de respect, avec tendresse et amitié.
Gros bisous, à bientôt!