Ainsi débarque le nouveau projet des deux têtes pensantes de Radiohead, Thom Yorke et Jonny Greenwood, qui ont formé durant la pandémie un super-groupe avec le batteur de jazz Tom Skinner : The Smile.
Sur le papier, ça ressemble quand même beaucoup à du Radiohead, et dans les faits, difficile de dissocier cet album de la discographie du groupe tant il semble s'inscrire dans la continuité de sa période récente : A Moon Shaped Pool, The King of Limbs et consorts. Le fan attentif de Radiohead ne cessera d'y voir des clins d'oeil à son groupe fétiche : le single « You Will Never Work in Television Again » paraît tiré de Hail to the Thief, « Speech Bubbles » rappelle les atmosphères de « Motion Picture Soundtrack » ou « How to Disappear Completely », etc, etc, etc.
Yorke et Greenwood ne réinventent donc pas la roue sur ce disque, mais l'ensemble est une nouvelle fois tellement maîtrisé qu'il est difficile de faire la fine bouche. Les trois musiciens jonglent entre leurs influences rock, jazz, funk et électro, et le batteur Tom Skinner apporte beaucoup à l'aspect très enlevé de l'ensemble. L'album passe avec une facilité déconcertante d'un style musical à l'autre, et l'ambiance dystopique propre au style d'écriture de Thom Yorke fait comme d'habitude mouche. Les passages rock sont très efficaces, et les moments plus mélancoliques vont droit au coeur.
A l'arrivée, il s'agit là d'un album peut-être un peu mineur dans l'ensemble de la carrière de Yorke et Greenwood, mais qui, sans nouveau projet officiel de Radiohead depuis 2016, s'écoute avec plaisir. Et quand on voit ce petit projet parallèle, sans trop d'ambition, enterrer une bonne partie de la concurrence de l'année, on se dit qu'on est tout simplement en face du meilleur groupe de notre époque.
HIGHLIGHTS : THE OPPOSITE, SPEECH BUBBLES, WE DON'T KNOW WHAT TOMORROW BRINGS