Il est 1h36 du matin. Je poursuis ma nuit Townsendesque avec une seconde critique, sur Addicted donc. Addicted, c'est un peu un retour aux sources en apportant toutefois quelque chose de nouveau. En effet, si les mélodies très Pop du disque rappelleront Ocean Machine ou Accelerated Evolution, on ne peut nier que le son de Devin est nouveau. Cet album est censé représenter l'âge adolescent, tandis que Ki concernait plutôt les premières années de la vie, d'où la sérénité (apparente) dudit disque dont je viens de vanter les mérites.
Ici, c'est tout l'inverse. Dès les premières secondes un mur de guitares nous envahit, sur fond de percussions semi-électroniques. Ralala, qu'est-ce que ça nous avait manqué, ce son si caractéristique, cette patte Townsend, ce goût pour le multipiste ! On n'avait pas entendu ça depuis 2007. Ca gueule comme avant, trop chouette. Les cris de Devin n'ont rien perdu de leur puissance, et si notre Canadien chauve préféré avait naguère besoin de drogues pour se donner ce côté si extravagant, il prouve ici qu'à 37 ans et en étant père de famille, on peut quand même botter le cul aux gamins de 18 ans qui se branlent sur sa musique. Couches saturées extrêmes (comme sur "Bend It Like Bender!"), mélodies prenantes (comme sur "Numbered!"), le "magicien des émotions" nous fait encore une fois passer par tous les états, seulement avec des notes de musique.
Ca part vraiment tous azimuts, on a droit à une reprise de "Hyperdrive!" avec la gracieuse Anneke Van Giersbergen, parce que oui, j'ai oublié de le préciser mais la chanteuse néerlandaise est l'invitée principale de l'album, et c'est un bonheur immense d'entendre sa voix merveilleuse à travers les paysages sonores tout aussi merveilleux de Townsend. Les influences électro se font bien sentir, trois minutes leur sont consacrées à la toute fin de l'album. Sur "Bend It Like Bender!" aussi. Sans parler de la ballade "In-Ah!", mon Dieu quelle claque !
Addicted porte parfaitement bien son nom. On y est tous accro. Townsend renoue avec ses racines métalliques tout en s'affranchissant des dogmes de ces dernières, pour enfin assumer qu'il aime la Pop. Selon lui, il ne le fera vraiment qu'avec Epicloud, cinquième album du DTP ne s'intégrant pas dans la tétralogie qui nous intéresse cette nuit, sorte de Addicted 2.
"Game over losers, I have all the money !"