Loin du sommeil des âmes grises
Oh là là, oh là là Sers-moi de l'amour dans un verre de pastaga Oh là là, oh là là On a fait le tour de Verlaine et de Kafka Voici un refrain qui sonne comme un bel aveu. Oui, avec...
le 20 déc. 2020
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Julien Doré est, peut-être, le chanteur pop le plus connu de France.
Depuis le magnifique « Løve » paru en 2013, l'étiquette de « gagnant de Nouvelle Star » a été arrachée et a disparue.
Pour toujours.
Il n’a plus honte de ce qu’il fait, il n’a plus à s’excuser d’être devant le public et s’est affirmé en tant que parolier, showman, interprète et mélodiste. Il n’a cessé de se bonifier avec le temps... comme un Cévennes rouge.
Les Cévennes ? C’est sa terre natale. Et depuis un petit moment, il s’y est installé comme un exil nécessaire pour retrouver sérénité et inspiration loin de la pression de Paris.
La dernière fois que l’avions vu, avant son tube groovy « La Fièvre », c’était sur le plateau de Quotidien avec Yann Barthès. S’en est suivi une disparition médiatique et une pause que seul les musiciens reconnus et confirmés peuvent se permettre.
Doré a eu le temps de réfléchir, de se poser, d’adopter ses chiens (Simone et Jean-Marc avec qu’il est en featuring sur le super titre, « Waf ») de faire mûrir son propos artistique et son avis en tant qu’homme d’aujourd’hui.
Quel est le fruit de cette pause ? Un album ultra pop (on aime ou pas, cette direction artistique n’est pas du goût de ses fans de la première heure) qui traite du monde en train de muter, de l'héritage que sa génération va laisser à celle des plus jeunes et de la société actuelle remplie de contradictions et incapables de communiquer sans s’invectiver.
Comme toujours, ce nouvel effort se veut ultra cohérent. Ça s’entend.
Le rose qui compose la pochette n’est qu’un trompe-l’œil.
Certes, les compositions de Doré et les productions menées par Tristan Salvati (il a travaillé avec Angèle, Pony Pony Run Run, Hervé, Cœur de Pirate...) et Antoine Gaillet (co-directeur artistique) sont très sucrées, douces, synthétiques, ludiques et pop car elle s’adresse principalement à un jeune public mais dans les textes, Doré est désabusé, le spleen est de mise et ça, même la musique pop ne peut gommer cette inquiétude collapsologique.
L’état des lieux dressé ici est plus qu’alarmant. Moins d’abstrait, plus direct mais toujours aussi poétique.
C’était l’enjeu de ce nouvel opus, fédérer et se retrouver, tous, autour de questions existentielles. Tout ça avec bienveillance, tendresse et en chaloupe. Sans être moralisateur, pas une seule fois.
Mission réussie car cet album est tout à fait compréhensible, agréable à l'écoute et qui sensibilisera beaucoup de monde sur les maux d’aujourd’hui. Pour mieux envisager et aimer demain.
PS : mention spéciale pour trois titres :
• « L’Île au Lendemain » en duo avec Clara Luciani - titre très fin, élégant, désenchanté, subtile avec cette batterie très 70’s joue par Raphaël Chassaing (batteur pendant sa tournée « Bichon Tour »). Excellent !
• « La Bise » : quand il s’agit de parler d’amour, Doré est exceptionnel. Le titre ne déroge pas à la règle. En plus de ça, une dose d’humour et de chaloupe. Impeccable.
• « Waf », un titre totalement libre ! Entre boîte à rythmes 80’s, des 808, des marimbas, et solo de guitare, Doré lâche les chevaux (et ses chiens Simone et Jean-Marc) sur ce titre poétique, catchy, doux et barré. Incroyable.
Créée
le 29 sept. 2020
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