Alice m’obsède, c’est un fait.
Elle revient comme une étincelle, une petite luciole têtue qui s’acharne.
Et moi, en vrai, je ne suis qu’un homme.
Le truc avec Alice c’est qu’il commence avec Alice.
Si t’es un être humain au sens "Indiens de l'Amérique", Tom capture déjà ton âme.
Avec sa voix-lasso.
Moi je suis un connard de Cheyenne.
Les dés étaient pipés.
Tom, il a cette faculté de s’imprimer en toi comme si c’était sa place.
Comme s'il y avait une niche laissée vacante pas très loin de ton palpitant et qu’il y posait son barda.
Qu’il s’y pliait tant bien que mal pour t’accabler.
RecroquevRillé.
Même quand il chante pas, tu l’entends respirer.
Tom, il fait de toi un marin d’eau douce aux gréements qui craquent, une poupée vaudou de coton, un automate.
Il ne te ménage pas comme il ne se ménage pas.
Il te respecte.
C’est pas tous les jours qu’un type de la trempe de Tom Waits te respecte.
Il fait pousser un autre visage derrière ta tête.
Un visage à la voix abrasive pour te traîner aux Enfers.
Et compte pas sur tes pirouettes, il n’y a pas de sauts périlleux pour expier ses péchés.
Alice c’est savoir, scarifié dans tes chairs, qu’au fond tu ne seras plus jamais vraiment tout seul.
La bise
DjilAlice