Cet album c'est avant tout pour moi une morale : ne pas se fier aux apparences. Je ne connaissais pas Joey Badass avant la première écoute, et malgré les plutôt bonnes critiques qui semblaient en ressortir, je n'étais pas convaincu par le titre de l'album et le blaze de l'artiste, et je m'attendais à un rap gangsta très cliché (money, hoes, guns and drugs...). Et bien non !
Il s'avère que Joey Badass est bien au delà de ça dans ses thèmes et ses paroles. En effet, il aborde tout au long de la tracklist le racisme et la condition noire aux Etats-Unis, de façon assez mature. L'album est découpé en 2 parties bien distinctes : une première partie plutôt pop-rap qui m'a complètement séduit, assez facile à l'écoute et avec de bonnes vibes, de l'excellente introduction "Good Morning Amerikka" au un peu plus bancal "Y U Don't Love Me ?", en passant par "Temptation", la meilleure chanson selon moi de l'album ; et une deuxième partie rap plus conventionnelle, qui est aussi de qualité mais qui nécessite plus d'écoutes pour complètement l'apprécier.
La conclusion "Amerikkkan Idol" (aux couplets trèèèèèès longs) est le message final de Joey au gouvernement américain et offre une vision assez pessimiste de l'avenir.
All-Amerikkkan Badass (j'ai la flemme de faire les dollars !) est un album de qualité, peut-être même un de ceux dont on se souviendra dans quelques années lorsqu'on essaiera d'établir les meilleurs projets hip-hop de la décennie. Hâte de voir ce que Joey Badass va proposer à l'avenir.